En passant

Suis le rythme ! ou pas…

 

Tous les parents en parlent, et peu en sont satisfaits. Je fais partie de ceux qui ne comprennent pas cette réforme et n’en voient pour le moment que l’impact négatif sur leur famille.

Chez nous, la réforme c’est :

  • une heure de cours supprimés chaque jour, en fin de journée,
  • 20 minute supprimées en début d’après midi,
  • 3h20 d’école le mercredi matin.
  • 20 minutes rajoutées chaque matin

Je n’arrive pas à y trouver des points positifs.

Niveau fatigue

Ce que je constate après 3 semaines d’école c’est que mes trois enfants (PS, MS et CP) sont complètement sur les rotules. Ils sont fatigués, énervés. Ils appréciaient leur petit répit du mercredi matin. Se lever quand on se réveille, traîner en pyjama, prolonger le petit déjeuner, aller se promener ou rester à la maison à s’occuper comme on veut.

Niveau école

Il est dur de voir aujourd’hui les bienfaits sur la qualité de l’enseignement, mais pour le moment, les enseignants n’ont pas l’air d’apprécier. 20 minutes rajoutées dans la matinée, ce n’est pas 20 minutes d’enseignement en plus. Pour le moment, on en est plus à 20 minutes de récréation en plus. Parce que les enfants trouvent la matinée trop longue, qu’ils ont du mal à rester calme toute la matinée. Le pire chez nous c’est dans la Petite Section. L’après midi étant de 13h50 à 15h30, les maîtresses ne viennent que pour surveiller une sieste.

Il y a également des dommages collatéraux. La mairie, pour financer cette réforme a décidé :

  • de ne plus financer aucune sortie scolaire (y compris celle de fin d’année),
  • de diminuer la présence des ATSEM (plus d’ATSEM l’après midi), 1 seule pour l’école le mercredi, pour leur permettre d’animer des activités périscolaires.

Elle en a également profité pour mettre le hola sur des arrangements entre les maîtresses et les ATSEM qui semblaient satisfaire tout le monde comme par exemple la récupération des heures que faisaient les ATSEM le samedi du spectacle de fin d’année (plus de récupération = plus d’ATSEM pour aider les enseignants pendant le spectacle)

Niveau Activités Périscolaires

Pour le moment, il n’y en a pas. Elles devraient commencer la semaine prochaine, mais la colère gronde dans les rangs des animateurs qui n’auront pas le nombre d’animateurs nécessaire pour organiser les activités qu’on leur demande de faire. Mais est-ce que j’ai vraiment envie de rajouter des activités dans la journée de mes enfants ? Je n’en suis pas certaine.

 

Je sais que les français sont de nature râleuse. Mais moi, je suis dans l’incompréhension totale :

  • Pourquoi la réforme, si elle est nécessaire, donne tellement de liberté que les organisations de l’école peuvent varier autant d’une ville à l’autre ? (Moins d’heure l’après-midi, pause méridienne plus longue, pas d’école le vendredi après-midi, etc.) Est-ce que toutes ces organisations différentes peuvent vraiment apporter le même bénéfice ?
  • Pourquoi laisser aux mairies le soin de décider comment appliquer la réforme et comment organiser les activités périscolaires ? Cela donne lieu à tellement de différences d’une ville à l’autre !
  • Pourquoi appliquer la réforme en maternelle ? Les enseignements de la maternelle, permettent de moduler les journées entre temps d’apprentissage, temps en autonomie, et repos.
  • Si les enfants sont si fatigués, n’est-ce pas que leur journées sont trop chargées ? Pourquoi rajouter des activités en plus de l’école ?
  • Les enfants seraient effectivement moins fatigués, s’ils étaient couchés plus tôt, et donc s’ils rentraient plus tôt chez eux à la maison. Mais pour tous les enfants dont les deux parents travaillent, ce n’est pas la durée de l’école qui influe sur la longueur de leur journée, c’est le travail de leurs parents, et là dessus, il n’y a pas d’adaptations prévues.

Alors qu’égoïstement, je refusais l’école le samedi matin (parce que ça ne m’arrangeait pas), maintenant, j’aimerais que mes enfants aillent à l’école le samedi matin plutôt que le mercredi matin. Cela permettrait d’avoir une semaine plus linéaire, moins binaire, et une meilleure alternance école – maison.

Alors que j’entends certains parents qui aimeraient que les activités périscolaires permettent de mettre l’accent sur des enseignements supplémentaires (langues, musique, etc.). Je préférerais que ces activités périscolaires ne soient pas si organisées et plutôt laissées au libre choix, et envies des enfants entre « temps de jeux libres » et activités en très petits groupes, pour que sinon, pour eux, cela ressemble trop à l’école.

Plutôt qu’espérer que du chaos (lié à l’absence de directives) naisse une solution miracle pour nos enfants, j’aimerais que l’état guide les écoles, donne un cadre à cette réforme, propose des modèles d’organisation qui paraissent sensés et bénéfiques pour tous.

Lien

Protège-moi ! Choquée…

Qui n’a pas entendu parlé de ces jeunes filles au Nigeria qui se sont faites enlevées au Nigeria. Voici un lien vers  une interview de Cécile Pouilly, porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme .

Ce n’est pas le premier acte abominable qui va à l’encontre des droits de l’homme, des droits des femmes. Mais là je suis complètement choquée et triste. Je pense à ses jeunes filles, à leurs parents et je me demande si il peut y avoir une fin avoir une fin pas trop malheureuse à leur histoire. Je ne mesure pas la chance qu’on a de vivre ici… J’espère que les autorités compétentes font tout ce qu’il faut pour récupérer ces jeunes filles.

Ne fais pas de différence ! Il n’y a que les cons…

Avant d’avoir des enfants, on a tous notre idée sur l’éducation des enfants. Cette idée se base sur la façon dont on a été éduqué, sur les expériences observées dans notre entourage, sur ce qu’on peut entendre à la télé, lire dans les journaux. Pris dans la tourbillon de l’arrivée d’un enfant, et parfois d’autres enfants dans la foulée, on ne se rend pas compte de là où on est arrivé. Et puis un jour, on prend du recul, et on se marre…

Moi, pour me rassurer, je me dis qu’il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis.

Avant d’avoir des enfants, je pensais qu’il était important de faire en sorte que chacun des enfants que j’aurais soit éduqué de la même façon. Leur donner tous la même chose plus ou moins au même moment. Presque 6 ans après mon premier enfant, je me marre. Mes 3 enfants, pourtant proche en âge sont éduqués de façon complètement différente :

  • Je pense plus de temps en tête à tête avec l’un,
  • Je suis plus stricte avec l’un et je négocie plus avec l’autre,
  • Je suis intransigeante avec l’un et je fais plus souvent de compromis avec l’autre,
  • Je vais plus au devant de l’un pour connaître son état d’esprit, j’attends que l’autre vienne me voir de lui même pour trouver du réconfort,
  • Je vois encore l’un comme un bébé, alors qu’à son âge je considérais les ainés comme des « grands »,
  • Je crains pour certains des choses que je ne crains pas pour les autres,
  • Je surveille ce que l’un mange, et ne fais pas attention que l’autre n’a pas mangé à un repas,
  • etc.

Mon premier réflexe est de me dire que cela n’est pas normal, que je devrais faire un effort pour les traiter tous de la même façon. Et puis je trouve pleins de raisons qui font que j’arrive à me convaincre qu’il n’y a pas de raison de les traiter pareil :

  • Nous sommes des parents différents. Un peu comme dans les méthodes agiles, j’arrive à me convaincre que nous sommes dans une démarche d’amélioration continue (on se console comme on peu). Riche de l’expérience que chacun nous a apporté, et du recul qu’on a pour les suivants, on corrige, on ajuste, on abandonne des combats vains, on se lance plus tôt des défis qui demandent à être anticipés.
  • chacun d’eux est un individu différent, avec des personnalités différentes, des besoins différents, des demandes différentes.
  • Dans une moindre mesure, le monde dans lequel on évolue a changé au cours de ces 6 dernières années.

Ce qui compte au final, c’est ce que les enfants en pensent, et pour le savoir, il faut parfois attendre longtemps… ou pas. Ma grande est très jalouse et souvent elle exprime son ressenti face aux différences de traitement qu’elle pense observer entre eux. A nous de les justifier, les corriger si besoin, nous ajuster encore une fois, pour trouver l’équilibre qui convient à chacun…

Et vous, vous essayez de les élever tous pareil ?

Image : larune123

Garde-moi ! Confier ses enfants en vacances…

baby-99771_640Quand j’étais petite, depuis aussi longtemps que je m’en souvienne, mes parents nous ont confiés (mes frères et moi) à de la famille. Souvent, et longtemps à ma grand mère (1 mois complet tous les ans), fréquemment à l’une ou l’autre de mes tantes. Les fois où j’étais triste qu’ils nous laissent étaient rares. En général, je m’en faisais une joie car cela signifiait de nouvelles aventures dans un lieu qui n’était pas ma maison.

Quand je suis devenue mère, c’est donc naturellement que je me suis dit que j’allais confier mes enfants à mes parents quand l’occasion se présenterait. Quand Lise a eu 10 mois, nous étions invité à un mariage au Maroc, et c’est donc logiquement que nous l’avons confié à mes beaux-parents. Tout s’est bien passé, mais à notre retour, nous avons vite remarqué un détail qui avait échappé à première vue  nos beaux-parents : sur toutes les photos qu’ils ont prises en notre absence, Lise ne souriait pas. Même à 10 mois, elle s’était rendu compte de notre absence. Hasard ou conséquence, c’est vers cette période là qu’elle s’est choisi un doudou.

Par la suite, elle est allé régulièrement en vacances avec mes parents.

Pour Melody, cela s’est passé différemment. Beaucoup plus accroché à partir de 1 an, nous n’avons eu ni besoin ni l’envie de la confier aussi tôt que sa soeur. Lise continuant à aller régulièrement avec mes parents pour des longs week-end ou de courtes vacances, nous lui demandions à chaque fois si elle voulait aller avec elle. La réponse était toujours catégorique « Non ! ». Puis vers 1 an et demi, Lise devait aller avec mes parents chez ma grand mère pour seulement 4 jours. Nous avons demandé à Melody, comme d’habitude si elle voulait partir avec ses grands-parents, et là, surprise, elle a répondu « Oui ! ». Elle était encore petite, et nous n’étions pas sûrs qu’elle comprenait exactement ce que cela impliquait. Et pourtant, quand ses grands-parents sont arrivés, elle a pris son sac à dos, m’a dit Aurevoir et elle est parti sans se retourner, et n’a pas été triste pendant tout le séjour.

Pour Jack, encore une fois cela a été différent. Jack était très accroché à nous, un vrai petit sauvageon.  En plus, les nuits ont été très longtemps aléatoires, je ne me voyais donc pas le confier à quelqu’un. Et puis, nous avons eu besoin d’un grand week-end de liberté pour aider un proche à déménager. Jack avait 20 mois, et nous avons demandé à mes parents de venir chercher les 3 pour un grand week-end. Nous lui avons bien expliqué et il est parti. Il avait un petit air tristounet en partant, mais il est parti sans pleurer et le grand week-end c’est très  bien passé.

Quand j’en discute avec les parents autour de moi, ils ont tous des approches différentes :

  • un de mes collègues confie pour 1 mois ses deux fils a ses parents et beaux-parents depuis qu’ils sont tous petits (à la base pour cause de vacances de la nounou),
  • de nombreux collègues ne trouvent personne qui veulent garder leurs enfants plus d’une nuit (certains grands parents, ne veulent même pas en garder plus d’un à la fois),
  • d’autres parents n’ont pas envie de confier leurs enfants et n’ont plus vécus une année sans enfant depuis de nombreuses années.

Je crois que la plupart des parents reproduisent, dans ce cas précis, le schéma dans lequel ils ont été élevé. Je comprends les différents points de vue :

  • les parents qui ne font pas des enfants pour les faire élever par les autres (mais bon, dans ce cas, cela signifie également qu’il ne faut pas prendre de nounou),
  • les parents qui ont envie que les règles qu’ils imposent à leurs enfants ne soient pas contestées et remises en cause (et on sait que les grands parents n’en font souvent qu’à leur tête !),
  • les parents qui ont peur de ce qu’il peut arriver à leurs enfants en leur absence,
  • les parents qui ne veulent pas oublier qu’ils existent en dehors de leur rôle de parent,
  • les parents qui n’ont pas d’autres choix
  • etc…

Paradoxalement, avec le temps, je suis de plus en plus triste quand mes enfants sont loin de moi alors je suis obligée d’anticiper leur absence (prévoir de faire des choses que je n’aurais pas le temps de faire autrement) et de me rappeler ce que cela peut leur apporter.

Je me souviens de ma propre expérience, de ces jours sans parent avec des règles différentes, un peu plus de liberté, un univers différent. Et je vois également ce que cela apporte à mes enfants. Souvent, en plus de profiter de leurs grands parents, ils profitent de leur cousin et cousine qu’ils ne verraient pas aussi longtemps en dehors de ces vacances loin de nous. Ils profitent aussi les uns des autres. Ce sont des expériences qui soudent la fratrie. Loin de nous, ils se rapprochent les uns des autres, se font des expériences dont nous, parents, sommes exclus. Je me souviens de tout ce que peuvent nous apprendre les autres que cela soit des grands parents, des oncles et tantes, des cousins cousines, qui sont tous différents, tous enrichissants.

Loin de nous, ils peuvent aussi apprendre la confiance dans le lien qui les lie à nous comme je l’ai appris lors de notre dernière séparation. En février, j’ai laissé à mes parents un petit garçon d’un peu plus de 2 ans qui avait un peu de mal à se séparer de nous, qui nous réveillait toutes les nuits, une fois dans la nuit, pour être rassuré et se réveillait à l’aube et nous appelait. Un petit garçon qui faisait des siestes très courtes et qui se réveillait en pleurant presque en hurlant, grognon pendant de long moment. Pendant son séjour, il a très bien dormi, nous a parlé tous les soirs au téléphone sans tristesse. Depuis qu’il est revenu, il dort très bien la nuit, il se réveille sûrement tôt mais ne nous appelle que quand on se lève, il fait de vrais siestes l’après midi et se réveille plus en douceur, moins dans l’urgence de nous voir.

Ainsi, nos enfants partent 3-4 semaines par an, par tranche de 1 semaine. C’est un rythme qui nous convient. Le tout est de ne pas leur dire trop tôt parce que sinon j’ai le droit tous les jours à l’éternelle question « Est-ce que c’est aujourd’hui qu’on part ? »

Et vous vos enfants, vous les laissez partir ?

Images :http://pixabay.com/fr/b%C3%A9b%C3%A9-nouveau-n%C3%A9-enfant-kid-m%C3%A8re-99771/

Ne crie pas ! Petit défi – Semaine 3 …

Début novembre,  je me suis lancé un défi pour arrêter de crier chez moi. La troisième semaine est correcte. Il y a encore quelques cris, mais je suis très stressée par ma reprise du travail.

Détail de la troisième semaine :

J1 (mardi) : les 3 petits sont à la maison, mais une bonne nuit m’a permis d’être en forme, Lise est en forme après avoir été super abattue la veille, donc pas de soucis pour cette journée

J2 : tout se passe bien, pas d’énervement en vue.

J3 : je suis patraque donc je m’économise, pas d’énervement à noter.

J4 : je suis malade, la nuit a été compliquée pour moi et pour les enfants. Heureusement, le papa est resté à la maison pour s’occuper des petits, malgré ça je me suis énervée pour rien

J5 : toujours malade mais ça va

J6 : je commence à être stressée par ma reprise du travail, et dans ces cas là ce sont toujours les enfants qui demandent le plus de patience qui n’en trouvent pas forcément…

J7 : tout se passe bien.

Images : Demi-Brooke

Ne crie pas ! Petit défi – Semaine 2 …

Début novembre,  je me suis lancé un défi pour arrêter de crier chez moi. La seconde semaine est à l’image de la première, mitigée avec quelques améliorations. J’ai complètement loupé 2 jours, 3 qui sont plus mitigés, disons que mon défi est réussi à 50%. Espérons que ça continue à s’améliorer !

Détail de la seconde semaine :

J1 (mardi) : journée de reprise après un grand week-end, un peu tendu mais pas de gros énervements

J2 : la nuit a été très courte (6 réveils) la matinée est forcément difficile pour moi, donc j’ai choisi d’emmener tout le monde à la ludothèque pour que le temps passe plus vite jusqu’à la sieste

J3 : impeccable, il faut dire que le jeudi soir, j’ai ma fin de journée rien que pour moi sans les petits donc ça m’aide à relativiser quand les choses ne se passent pas comme je veux

J4 : journée correcte, mais la fatigue le soir est fatale. Il y a des moments où je ne supporte plus de demander 20 fois les choses pour qu’elles soient faites ni  l’opposition permanente.

J5 :  encore une journée noire, j’ai l’impression que je ne vais jamais atteindre mon objectif.

J6 : malgré la fatigue des réveils nocturnes, j’ai laissé le papa gérer les crises, donc pas d’énervements.

J7 : Lise a une très grosse fièvre, elle est abattue, mais au contraire les deux petits sont super sages et ils respectent même le repos de leur grande soeur. Le seul soucis de la journée c’est le coucher de Jack catastrophique, il refuse de dormir et je ne trouve rien de mieux que de le gronder…

Images : Demi-Brooke

Ne crie pas ! Petit défi – Semaine 1 …

Début novembre,  je me suis lancé un défi pour arrêter de crier chez moi. La première semaine n’est pas terrible. J’ai à peu près réussi 3 jours sur 4, ce n’est même pas la moyenne. Mais bon, c’est le début, c’est le plus difficile. La fatigue est vraiment ma pire ennemie…

Détail de la première semaine :

J1 (mardi) : pas terrible – Lise est un peu survoltée et je n’ai pas de patience

J2 : mercredi catastrophe – Le manque de sommeil ne me rend pas du tout patiente

J3 : ce n’est toujours pas ça

J4 : cela ne peut que s’améliorer

J5 :  c’est la détente du week-end, ce n’est pas parfait mais ça va

J6 : malgré le fait qu’on ne soit pas chez nous, les enfants sont adorables, je suis de bonne humeur donc tout roule

J7 : petit énervement en début de journée mais sinon ça va

Images : Demi-Brooke

Ne crie pas ! Petit défi…

Comme je le disais déjà il y a quelques mois (Ne crie pas ! Histoire d’un blog…), je me suis lancée un défi en cette fin d’année : arrêter de crier sur mes enfants.

Mais j’ai besoin d’un peu d’aide pour m’y tenir. Mes enfants reviennent d’une semaine de vacances chez Papi et Mamie. Je me rends bien compte que je me suis habituée a faire ce que je veux, quand j’en ai envie, et il faut que je me réhabitue au rythme des enfants.

Je reprends le travail dans un mois, donc je compte bien installer de bonnes habitudes avant ma reprise. Une fois que je serais de retour au travail, mon absence la journée, ma fatigue, me rendront ce défi plus difficile.

Je vais donc essayer de suivre jour après jour, l’évolution de mon défi.

En avant pour ce J1 qui a bien débuté…

Images : Demi-Brooke

 

Mesure-moi! Se comparer aux autres…

Tout le monde dit qu’il faut élever nos enfants selon notre instinct, comme on le sent, comme on en a envie. Tout le monde dit qu’il ne faut pas comparer ses enfants aux autres. Mais est-ce que c’est possible ? Est-ce que la comparaison des uns envers les autres est forcément néfaste ?

Cette notion d’instinct m’a toujours dérangée. Je l’avais déjà expliqué dans un billet. L’instinct maternel est pour moi quelque chose d’assez obscur, même après trois enfants. Ne se fier à notre instinct c’est lui donner beaucoup de valeur, beaucoup de responsabilité. Et si mon instinct est défaillant est-ce que je serais destinée à être une mauvaise mère ? Mon instinct me disait que mes enfants devaient manger équilibrer à chaque instant et j’en suis arrivé à harceler mes enfants quand ils ont commencé à bouder la nourriture. Mon instinct me disait que les parents ne devaient jamais négocier avec leurs enfants mais la négociation me permet de contourner bon nombre de conflits. Et puis mon instinct est bien silencieux face à bon nombre de questions : comment régler les problèmes de nourritures de mes enfants ? Comment régler les problèmes de sommeil de Lise ? Alors qu’est-ce que je devrais faire ? Rien ?

Le médecin qui soigne notre enfant est bien souvent notre référent pour tout ce qui est lié plus ou moins à la santé. Mais les médecins restent des êtres humains qui n’ont pas les réponses à tout. Mes parents ne sont pas une référence absolue pour moi. J’écoute ce qu’ils me disent mais d’un esprit critique car je n’éduque pas mes enfants comme eux nous ont éduqué. Il y a ensuite les parents de notre âge, frêres et soeurs, amis. Quand je me pose des questions sur l’évolution des mes enfants, sur la résolution des problèmes, je fais ce que beaucoup de parents font : je questionne, je compare. Comment je saurais si le comportement de mon enfant est « normal » si je ne sais pas ce qui se passe ailleurs chez des enfants d’un âge proche du mien.

C’est la comparaison qui m’a permis de voir que beaucoup d’enfants rencontrait à un moment où un autre des problèmes de nourriture et de voir qu’une des meilleures solutions pour écourter cette phase était de ne rien faire. C’est la comparaison qui m’a permis de relativiser des problèmes de sommeil, de caprices, de colères. C’est en comparant mes enfants les uns aux autres que je me suis rendue compte qu’ils sont tous très différents et qu’ils n’ont pas tous les mêmes capacités à faire face aux problèmes qu’ils rencontrent.

En matière d’enfant, on ne peut pas dire qu’il y ait des enfants meilleurs que les autres. La comparaison ne permet pas d’établir un classement (mon enfant serait nul parce qu’il sait marcher plus tard qu’un autre). La comparaison me permet de voir les points faibles et les points forts de chacun et d’aider mes enfants à progresser en fonction de leur besoin. La comparaison me permet d’adapter mon éducation à la personnalité de chacun de mes enfants. Sur certains aspects, je suis plus exigeante avec l’un que l’autre parce que je sais qu’il en a besoin dans un premier temps.

La comparaison aux autres me permet souvent de déculpabiliser. Si on se réfère uniquement aux médecins ou aux livres, on a vite un sentiment d’échec sur un sentiment ou un autre. En se comparant aux autres, on voit vite qu’on n’est pas seul dans notre situation, que les déviations par rapport à la « normale » sont courantes.

Je ne pense pas que j’arrêterais un jour de comparer mes enfants entre eux et aux autres.

Promenons-nous ! La cité des enfants…

Petit, j’habitais loin de Paris, mais nos parents nous emmenaient régulièrement sur Paris pour voir une exposition, visiter un musée, visiter des monuments. Parmi nos sorties préférées, il y avait la cité des sciences et de l’industrie, et plus particulièrement la cité des enfants. Pour ceux qui ne connaissent pas voilà l’objectif de cet espace :

contribuer au développement des enfants, éveiller leur curiosité et les préparer aux futurs apprentissages en leur donnant l’occasion de vivre des situations d’exploration riches, variées et adaptées à leur âge.

Je me souviens de cet espace comme un endroit riche en expérience, riche en sensation, où les enfants sont rois et peuvent s’absorber dans des expériences et des observations.

J’attendais avec impatience l’âge où nos enfants seraient suffisamment grands pour faire d’autres genre de sortie que les parcs, les zoos, etc. Jack arrivant doucement sur ses deux ans, et la cité des enfants ayant un espace 2-7 ans, nous avons décidé de nous y rendre dimanche dernier.

Nous avons passé un très bon moment, les enfants ont eu du mal à repartir. Les différentes expériences sensorielles sont telles que je m’en rappelais et adaptées à l’âge de mes enfants (2 ans, 3 ans et demi, 5 ans). Chacun d’eux y a trouvé son intérêt. Les filles sont ressorties enchantées.

Nous un peu moins.

Le cadre

La cité des enfants est située dans Paris, donc pour y aller en voiture, c’est comme toujours, une petite galère en soi, ce n’est pas très bien indiqué et ça ne s’améliore pas une fois arrivé dans le parking. Dans le genre parking glauque où rien n’est indiqué c’est pas mal. Quand on a des petits, on essaye un peu d’optimiser nos déplacements dans des parkings sombres remplis de voitures avec des enfants surexcités de faire une sortie dans un musée où on peut toucher à tout. Là-bas, soit il faut connaître, soit il faut avoir de la chance car rien n’est indiqué. J’ai vu beaucoup de parents faire des aller-retour en poussette. Une fois dans le bâtiment ce n’est pas beaucoup mieux.

L’ambiance dans le bâtiment a un petit arrière goût d’usine désaffectée. Les bâtiments sont sombres, mal éclairés, la décoration d’un autre temps. Quand on me parle de sciences et d’industrie, je pense tout de suite innovation, modernité, effets spéciaux… Là, je pense que ça n’a pas bougé depuis l’époque où j’y allais enfant (soit les années 90 en fait).

L’attente avant la séance

La cité des enfants est séparé en deux espaces en fonction de l’âge des enfants. Il faut savoir qu’on ne rentre pas comme on veut dans ces espaces. Il faut choisir son horaire (un dimanche à 10h30 pour nous), et on dispose d’une tranche d’1h30 pour faire la visite. Nous avions pris les billets sur internet, et nous avons donc attendu dans la salle prévu à cet effet que l’heure soit arrivée. Dans cet espace qui a l’air assez récent, on voit qu’il y a une vrai réalité d’accueillir des enfants correctement (d’immenses bancs, des télés, etc.). Il y a même des WC juste pour les enfants. Ces WC m’ont pourtant parus assez incongrus. L’intimité des enfants est limité, il y a juste une petite cloison entre chaque WC, mais surtout, il y a un distributeur de papier WC pour toute la ligne. Donc si l’enfant y va seul, il est bien em***** (c’est le cas de le dire).

Au milieu de la salle d’attente, il y a une magnifique statue (voir image de ce billet). Elle est colorée, elle est immense, et elle est animée. Elle attire les enfants. Mais voilà, les enfants (et pas seulement les miens) ont du mal à comprendre que dans ce musée où on a le devoir de tout toucher, il y a une magnifique statue qu’on ne peut pas toucher…

La visite

A l’heure indiquée, les portes de la cité s’ouvre et toutes les personnes de la salle d’attente s’engouffrent dans cet espace. Nous étions à une séance où, paraît-il, il n’y a pas trop de monde. Forcément, il y a du bruit, de l’excitation, des pleurs, on ne s’attendait pas à moins. Les expériences sont très variées et exploitent les différents sens. Les enfants touchent, sentent, regardent, écoutent, escaladent, bâtissent, arrosent, etc.

En 1h30, l’espace est suffisamment grand pour ne pas s’ennuyer, il est même un peu trop grand, une seule visite ne suffirait pas pour que les enfants découvrent tout. Les enfants sont très stimulés (- excités) donc il y a intérêt à être vigilent pour ne pas en perdre un).

Côté enfants

Côté enfant, les trois en ont bien profité en fonction de leur âge. Mais Lise (5 ans) a eu beaucoup de frustrations. L’espace est à la fois trop grand et il y a trop d’enfants. Les expériences reproduites sont super mais souvent, le nombre d’enfant sur une expérience ne permet pas à chacun d’en explorer le fonctionnement, la logique, les conséquences. Lise aurait parfois aimé être seule sur un atelier pour en explorer toutes les possibilités, pour apprendre, comprendre et aller plus loin.

Côté parents

Je comprends complètement la frustration de Lise. Je trouve que la cité des enfants ne permet pas d’exploiter à fond cette initiation des enfants à la science, à la découverte du monde, à l’analyse. En 1h30, soit il faut survoler chaque expérience, soit on ne peut faire qu’une toute partie de l’espace et cela demanderait de revenir plusieurs fois mais le coût est alors multiplié. Les expériences sont conformes à mes souvenirs. J’ai même l’impression qu’elles sont identiques. J’exagère un peu, mais nous sommes entourés d’interactivité et d’innovation avec nos téléphones, nos consoles. Je ne sais pas si c’est voulu, mais à la cité des enfants on reste principalement sur des expériences archaïques. J’imagine qui c’est un parti pris qui se défend. D’autre part, certaines manipulations sont physiquement trop difficiles pour des enfants (je pense notamment à celles autour du vent).

En conclusion, je suis contente d’y être allée, mes enfants en gardent un bon souvenir (même si Lise se souvient de sa frustration). Mais je ne pense pas que j’y retournerais. J’attendrais que nous puissions aller à l’espace 5 – 12 ans.

Je suis également déçue de l’image que ce musée donne de la sciences. Je sais que mes enfants n’ont pas vu cet aspect là, mais inconsciemment, ce musée de la sciences et de l’industrie véhicule une image de la sciences terne, grise, vieillotte, à l’image des locaux dans lesquels il se trouve