19 mois ! Est-ce plus difficile d’avoir des enfants d’âges proches…

Mes filles ont 19 mois d’écart et la dernière aura 19 mois d’écart avec son petit frère. Cet écart nous l’avons voulu et nous avons la chance d’avoir été exaucés. Pourtant, bien souvent, les personnes qui apprennent notre configuration familiale sont surpris et ont du mal à comprendre. J’entends bien souvent « Vous avez du courage », « Ça doit être compliqué ! », « Vous devez être fatigués ». Toutes ces personnes sont des personnes qui ne savent pas ce que c’est que d’avoir des enfants avec un écart inférieur aux 3 ans « standards » en France.

Qu’est-ce que cela change vraiment d’avoir des enfants d’âges proches ?

La fatigue
Avoir deux enfants en bas âge, ça veut dire se réveiller deux fois plus la nuit. Entre les dents pour l’une, les cauchemars de l’autre, et l’inconfort de la grossesse, je ne sais plus ce que c’est que faire mes nuits. Cela veut aussi dire beaucoup moins de repos en journée car il faut toujours s’occuper de l’un ou de l’autre, les surveiller, assurer leur sécurité. Avant 3 ans, les enfants sont encore très dépendants de leurs parents. Mais je me rends compte aussi que je vieillis et que même avant d’avoir deux enfants, la fatigue arrivait beaucoup plus vite qu’à mes 20 ans. J’ai donc le sentiment que je supporterais moins cette fatigue des premières années dans 3 ans ou plus.

Les couches
Avoir deux enfants en bas âge, cela signifie changer les couches de deux enfants tous les jours. Mais ça ne m’a pas dérangé. Je suis certes soulagée que Lise soit propre en journée et à la sieste, mais pas tellement sur l’aspect du change mais plus sur le fait que je n’ai plus à la lever pour la mettre sur la table à langer. L’avantage c’est qu’on n’a pas eu l’occasion de profiter de ne plus avoir à changer les fesses d’un bébé, donc on ne peut pas « regretter » cette époque. Et puis, si on avait attendu 3 ans entre chaque enfant, on aurait au final passé  9 ans dans les couches alors que là, si tout va bien, on n’aura passé que 6 ans dans les couches.

Le budget
Avoir deux enfants en bas âge, cela signifie pour nous deux gardes à payer (je travaille au 4/5ème), deux sièges auto du même groupe, deux lits à barreaux, une marche pour la poussette. C’est sûr, c’est un surcoût dans notre cas.

L’éducation
 Parfois, j’ai l’impression de passer ma journée à faire la police, courir après l’une ou l’autre, régler les conflits et dire non. De plus, il ne faut pas négliger l’effet de groupe, quand elles ne se chamaillent pas, elles se montrent les bêtises. Heureusement, elles s’occupent aussi l’une de l’autre, jouent ensemble et apprennent l’une de l’autre. Il y a des interdits qu’on n’a pas eu besoin de poser avec Melody, parce que tout simplement elle les connait depuis toute petite car elle nous a vu les poser pour Lise. Lise a « seulement » quelques mois d’avances sur Melody, donc les choses s’enchaînent naturellement que cela soit pour les enfants ou les parents. En plus, par soucis d’équité, nous appliquons souvent les mêmes limites aux deux, et je me suis rendue compte qu’un bébé comprend très tôt les limites, le « non » et les interdits (bien avant l’âge auquel nous avons oser les appliquer pour l’ainée).

La jalousie
Lise a été jalouse de Melody. Parfois, je me suis dit que c’était multiplié par le fait que Lise a du partager l’exclusivité de ses parents un peu trop tôt, alors qu’elle avait beaucoup besoin de nous. Et puis, je vois des frêres et soeurs avec plus d’écart qui sont tout autant jaloux parce qu’ils se rendent compte et se souviennent qu’avant ils avaient leurs parents rien que pour eux. Je me dis alors que la jalousie ne doit pas être lié à l’écart entre les enfants.

La complicité
Plus les filles grandissent, plus je vois une complicité naître en elle qui me ravie. Dans ce cas, j’ai un peu l’impression d’avoir les avantages de parents de jumeaux sans les inconvénients. Elles se stimulent mutuellement, apprennent ensemble, jouent ensemble, se liguent contre nous (oui c’est inévitable), se consolent, se soutiennent, s’entraident. Plus le temps passe et plus les moments de complicités deviennent plus fréquent au détriment des chamailleries.

Même si je ne vois pour le moment que la période « en bas âge » Je n’ai vraiment pas le sentiment qu’il soit plus compliqué d’avoir des enfants rapprochés, chacun a ses avantages et ses inconvénients. Dans ma situation, je pense que cela me convient plus. Et que cela me permettra dans 3 ans, quand tous mes enfants seront à l’école, de passer plus rapidement à autre chose, à une autre étape de notre vie de famille et sûrement aussi de ma vie professionnelle.

Images : John Kay

17 réflexions sur “19 mois ! Est-ce plus difficile d’avoir des enfants d’âges proches…

  1. Ça me tenterais bien des enfants rapproché mais malheureusement pour plusieurs raisons ça ne va pas être faisable. Donc j’espère ne pas dépasser les 3 ans standard comme tu dis, on verra si ça va…
    Tu as quel âge? Je ne me souviens pas l’avoir lu. Moi j’espère le 2 eme avant 30 ans.
    Je suis d’accord les enfants proche permettent d’ensuite passer a autre chose. Passer l’étape des couches et autres…bisous

  2. Tout ce que tu dis me fait rêver malgré tout. C’est mort pour les 19 mois d’écart chez nous mais on espère que ça va finir par marcher bientôt. Je me console en me disant que j’arriverai peut-être à faire les 2 prochaines aussi rapprochés que je le voudrais, et que le 1er a tellement besoin d’attention que c’est peut-être « pas plus mal ». Mais bon, c’est de la poudre aux yeux, ça change rien à l’envie qui est là et bien là.

    • J’espère pour toi que ça va venir.
      C’est vrai que comme je l’évoque au début, on a la chance immense d’avoir eu exactement ce qu’on voulait et quand on le voulait à chaque fois ! Je sais que c’est rare.
      Bon courage !

  3. On m’avait dit qu’avec peu d’écart, mes enfants auraient peu de risque d’être jaloux mais ça n’avait pas empêché mon petit bonhomme de 18 mois de rejeter sa soeur à son arrivée et d’en vouloir toujours plus qu’elle 6 ans plus tard.

    On a attendu 5 ans pour faire un 3ème et je trouve que c’est beaucoup plus facile à gérer que les 2 premiers, pourtant si c’était à refaire, je le referai!

  4. Je suis moi-même maman de 2 petits amours très rapprocher: 11 mois d’écart et pour moi c’est que du bonheur! En ce moment par exemple ils sont en apprentissage de la propreté en même temps et le plus jeune prend exemple sur la plus vieille, je trouve qu’ils sont très complices malgré leur personnalité diamétralement opposé 🙂 Et tout les petits inconvénients (couches,nuits, etc.) qui viennent en même temps bah faut aussi se dire qu’il finissent en même temps, je suis bien contente moi d’avoir eu des nuits affreuse et des tonne de couches pendant 2 ans en double plutôt que de finir cette phase avec un et continuer un autre 2 ans avec l’autre 😀

  5. Très bel article. Je m’y retrouve car mes enfants ont 18 mois d’écart. De beaux moments et de belles galères 🙂
    J’ai par contre pris un congé parental à l’arrivée de ma fille afin de profiter de mes deux loupiots 🙂

    • Je ne sais pas pourquoi ton commentaire était dans les commentaires indésirables !
      Je crois que moi, je ne pourrais pas m’arrêter de travailler.
      Le 4/5ème me convient bien, c’est un rythme qui me va. Mais j’ai besoin et envie de continuer à travailler !

  6. Mes loulous ont 12 mois d’écart et je n’ai eue aucun problème de jalousie avec le plus grand, il ne se souvient pas d’avoir un jour été tout seul, j’ai aujourd’hui, un an après, de petits problèmes avec la plus jeune, qui a du mal à accepter sa place de plus petite, car j’essaye de faire la différence et de ne pas trop les élever en jumeau, exemple cuillère pour l’un et petits couverts pour l’autre, le grand se couche 15 min après la petite… L’autre problème que j’ai rencontré c’est l’entourage, la plupart des gens préfèrent les bébés et quand il s’extasie devant ma petite puce le grand se fache et fait une colère pour ce faire remarquer ce qui me vaut des commentaires du style, il a mauvais caractère, il est jaloux… alors que non il trouve tout simplement injuste que l’on préfère l’un à l’autre et moi je suis totalement d’accord avec lui.

    • Oui, avec 12 mois d’écart, je comprends qu’il ne se souvienne pas d’avoir été seul. Pareil que toi, nous couchons la grande après la petite, c’est son petit privilège… Et c’est vrai que la petite préfère être couchée en même temps temps, mais effectivement, il faut qu’elle accepte sa place de petite. Au niveau nourriture aussi, Melody n’a pas le droit aux bonbons mais Lise oui, donc on essaie de trouver une alternative (et on a trouvé les Na!) pour qu’elle ait aussi son petit plaisir.
      Pour ce qui est de l’entourage, j’ai le même problème mais pas avec mon entourage, avec les inconnus dans la rue. Ils s’extasient pour la belle poupée aux yeux très bleux, très brune avec énormément de cheveux, et zappent ma grande blonde avec les yeux tout aussi bleux. Pour l’instant ça ne pose pas de problème à Lise, mais je trouve toujours ça « déplacé ».

  7. Je fais partie de ces gens pour qui les 3 ans d’écart sont de rigueur.
    Mais je n’ai pas pensé qu’à moi dans cette histoire. J’ai pensé aux enfants aussi. 3 ans d’écart, ça veut dire un 1er qui passe 3 ans seul avec ses parents. ça veut dire aussi que quand le 2e arrive, le premier est à l’école et donc j’étais beaucoup plus disponible pour m’occuper du 2e.
    Aujourd’hui à 5 et 2 ans ils sont hyper complices et j’ai pu entièrement profité de chacun de mes bébés. Pour moi avoir un « bébé » à la fois, c’est essentiel.
    Il n’y a pas eu de jalousie du premier envers le 2e… chacun à sa place, le grand et le petit.
    Pour le prochain, s’il y a, il y aura au moins 5 ans d’écart je pense…
    Je reste très admirative de ces parents d’enfants rapprochés. Personnellement je n’aurai pas su en profiter correctement.

    • Justement, moi je n’ai pas ressenti ce besoin d’exclusivité avec mes enfants. Mais c’est vrai que je me suis demandée si je ne lésais pas ma plus jeune fille qui n’avait pas le droit à autant de moment de tête à tête. Mais c’est là aussi où le papa intervient ! Et j’ai toujours des moments privilégiés de tête à tête avec chacune d’elle.

  8. Je vais connaître votre situation dans très peu de temps et ce que je viens de lire me rassure. J’ai droit à tous les encourageants “tu vas être fatiguée” “finis les moments de tranquillité” “Vous n’avez même pas profité du premier”… alors un grand merci!

    • Je crois que les gens qui n’ont pas vécu cette situation n’envisagent que les mauvais côtés. Aujourd’hui, je suis vraiment dans une phase où j’apprécie cette écart. Lise va avoir 6 ans, Melody a eu 4 ans et Jack 2 ans et demi. Leur complicité est magique. On ne prend plus que rarement la poussette, les couches ne sont plus là que pour la nuit. Ils jouent beaucoup ensemble, parfois à 3, souvent à 2, le binôme change au grès des jeux, de l’humeur, des envies. Ils se soutiennent, se protègent, s’aident, se chamaillent, se réconcilient. Le grande a toujours des soucis de jalousie, mais ce n’est pas à sa soeur et son frère qu’elle le fait ressentir.
      Je crois aussi qu’il y a beaucoup d’apprentissage qui sont plus faciles, grâce à leur âge rapproché on peut appliquer beaucoup de règles aux trois en même temps et cela les rassure de voir que les interdits sont les mêmes pour tous.

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